Développement moteur de 0 à 12 mois

Le développement moteur de l’enfant est une composante fondamentale de sa croissance et peut s’avérer autant une source d’admiration que de questionnements pour les nouveaux parents. L’acquisition des habiletés motrices est indispensable pour un développement harmonieux et ces habiletés ont un impact sur les aspects physique, psychologique et social des tout-petits. Il est donc important pour les parents de ne pas hésiter à consulter un physiothérapeute expert en pédiatrie lorsqu’ils éprouvent des inquiétudes.

Ce texte se veut un survol des grandes étapes du développement moteur chez les enfants, selon chaque groupe d’âge.

Le nouveau-né est tout juste sorti de l’utérus de la maman où il commençait à être à l’étroit. Il est donc organisé en flexion (replié) et de façon symétrique, au niveau de ses membres, ce qui lui permet de s’auto-consoler (par exemple, mettre le pouce à la bouche). Ses mouvements sont involontaires. Nous pouvons observer les réflexes primitifs tels le « rooting » et la « marche automatique ».

À 1 mois, ses bras et ses jambes s’éloignent tranquillement du corps; il se déplie! Sa vision dicte les mouvements de sa tête, alors il est très important d’aller cherche un contact visuel pour faire bouger sa tête.

À 2 mois, on peut observer une phase normale d’asymétrie et de désorganisation sur le plan moteur! L’enfant démontre un début de contrôle de ses mouvements de la tête. Sur le ventre, il peut redresser la tête à 45 degrés d’extension.

Le 3e mois est caractérisé par le début d’une symétrie contrôlée et de l’orientation de la tête du bébé dans l’axe médian, ce qui veut dire que sa tête peut être maintenue au centre. Il commence à toucher ses genoux en travaillant ses abdominaux et les fléchisseurs de ses hanches. Sur le ventre, il soulève sa tête de 45-90 degrés avec un appui sur ses avant-bras.

La phase de symétrie contrôlée est installée à 4 mois. Le bébé peut dissocier le mouvement des yeux et de la tête, il peut regarder sur le côté en gardant sa tête au centre. Comme il manque de stabilité au niveau du tronc, il roule lorsqu’il touche à ses genoux. Sur le ventre, il exécute une extension de 90 degrés de sa tête, et il sollicite ses pectoraux et ses abdominaux. Un début de tripode est observé, pendant quelques secondes, lorsque l’enfant est tenu assis.

À 5 mois, il prend ses pieds ce qui lui permet d’étirer sa chaîne postérieure, une étape importante pour réussir à s’asseoir adéquatement. Des roulades sur le côté sont amorcées par la tête. Sur le ventre, le bébé est de plus en plus stable et il commence à libérer un bras pour attraper un jouet. Il a du plaisir!

Bébé a déjà 6 mois. Il se tourne du dos au ventre, un mouvement rendu possible par la flexion de la tête ou des jambes. Sur le ventre, il pousse sur ses coudes en extension. Lorsqu’il est assis, on observe un début de contrôle de cette position sans support, large, et il se protège avec ses mains en avant. Cependant, il tombe vers l’arrière.

De 7 à 12 mois, il existe plus de variantes dans le développement moteur d’un enfant à l’autre.

À 7 mois, l’enfant ne reste plus sur le dos, il se retourne rapidement sur le ventre qui est sa position préférée. C’est le début du pivot pour atteindre un objet, et les nombreux transferts de poids lors de ce mouvement fournissent aux avant-bras, mains et doigts une variété de sensations qui contribuent à la motricité fine. Ramper est une autre étape amorcée vers 7 mois et certains enfants commencent à prendre la position quadrupède, ce qui nécessite des abdominaux matures.

Entre le 8e et le 10e mois, le quatre pattes devient le principal mode de locomotion de l’enfant. Ses apprentissages du quatre pattes l’aident pour grimper, monter les escaliers à quatre pattes, se lever debout, marcher autour d’un meuble, et redescendre au sol. Il développe la coordination entre son tronc et ses membres, ses performances perceptuelles et sa planification motrice. De la position quatre pattes, l’enfant s’assoit en W, position fréquemment utilisée par les enfants ayant un tonus diminué de base, mais il faut les corriger.

À 11 et 12 mois, bébé peut se tenir debout, sans appui, face à un meuble et manipuler un jouet avec ses deux mains. Comme son contrôle des membres inférieurs est amélioré, il peut marcher tenu par une main et, à 12 mois, il peut marcher sans aide (il revient au quatre pattes pour ses déplacements rapides). Ses transitions sont efficaces : de la position assise à quatre pattes, à genoux, à accroupi ou vers le debout, en passant par la génuflexion. Grimper : chaque meuble devient un défi! Et maintenant il peut descendre (meuble ou escalier), il se met à quatre pattes et recule. La position accroupie peut être prise pour jouer ou se lever debout. Cette position demande des réajustements aux pieds/chevilles pour garder l’équilibre. À 12 mois, il peut se lever debout à partir de cette position sans appui. Pour marcher sans appui, il fixe les épaules en élévation, flexion et abduction : c’est une marche primitive. Vitesse rapide, petits pas, base large, bras élevés. Selon le Alberta Infant Motor Scale (AIMS), 75 % des enfants auront commencé la marche primitive à la fin du douzième mois.

Chez Physiothérapie SN+, Amélie Simoneau, physiothérapeute expert en pédiatrie, et Alison Jolin, physiothérapeute, seront en mesure d’évaluer le développement moteur de l’enfant selon son âge et de déceler la présence d’une asymétrie ou d’un retard, en utilisant des tests valides. Des exercices et de la stimulation seront proposés par la suite. Pour de plus amples renseignements, appelez au 819 477-7751.


Écrit par Amélie Simoneau, physiothérapeute pédiatrique.