Pour vous mesdames!

Est-ce que le fait de rire, tousser, éternuer ou pratiquer votre activité sportive préférée occasionne des fuites d’urine et nuit à votre qualité de vie?
Si c’est le cas, cette chronique est pour vous.

Il existe divers types d’incontinence urinaire. L’incontinence urinaire d’effort (IUE) implique les fuites d’urine involontaires provoquées par une augmentation de pression abdominale surpassant la pression de fermeture de l’urètre. Elle sera reproduite lors d’un effort physique ou par exemple lors de la toux, l’éternuement, etc…
L’incontinence d’urgence (IUU) ou impérieuse est caractérisée par des urgences mictionnelles et des envies d’uriner fréquentes. La capacité de retenir ses urines est difficile même si la miction est souvent petite. L’incontinence urinaire mixte est une combinaison d’IUE et IUU.

Afin de prévenir les urgences mictionnelles, il est recommandé de limiter certains liquides ou aliments, comme la caféine présente dans le thé, café et chocolat, les boissons gazeuses, l’alcool et les édulcorants artificiels, car ils sont des irritants de la vessie et entraînent des envies urgentes. Il est recommandé de boire en moyenne 1 à 1,5 litre d’eau par jour. Certaines femmes vont diminuer leur apport d’eau dans le but d’éviter les fuites urinaires. Par contre, limiter sa prise liquidienne peut entraîner d’autres problématiques, telles que la déshydratation et la constipation. D’ailleurs, limiter sa prise de liquide aurait pour effet d’irriter la vessie et d’entraîner des envies urgentes, car l’urine plus concentrée irriterait la vessie.

De par leur anatomie, les femmes sont plus à risque que les hommes de souffrir de fuites urinaires. Qu’est-ce que vous voulez, on ne peut pas être parfaites!!! Les grossesses, la pratique d’activités physiques impliquant des sauts, la constipation et la ménopause contribuent également à augmenter les risques.

Les causes de l’incontinence urinaire sont multiples : une instabilité de l’urètre et/ou de la vessie, une descente d’organes, un manque de tonus musculaire, une faiblesse ou un manque de proprioception du muscle pelvien, une mauvaise posture et une faiblesse des abdominaux, principalement le transverse de l’abdomen (voir chronique antérieure).

Le plancher pelvien est un muscle volontaire ou strié situé à la partie inférieure du bassin. Il a pour rôle principal de soutenir le contenu abdominal et contribue à la fermeture de l’urètre, du vagin et du rectum. À la course à pied par exemple, une pression est exercée sur le plancher pelvien et la vessie à chaque pas, et peut occasionner des fuites. Pour y remédier, il faut identifier les causes! Suivant une évaluation en physiothérapie par une experte en rééducation périnéale, vous serez en mesure de reconnaître et comprendre les causes probables du problème de fuites et prendre les moyens appropriés pour y remédier.

Ceux-ci impliqueront certainement un programme d’exercices spécifiques de renforcement du plancher pelvien et du transverse de l’abdomen. Une rigueur et une assiduité dans les exercices est essentielle pour atteindre les objectifs voulus. Dans les cas plus sévères ou lorsque le recrutement du muscle est difficile, la stimulation électrique et le biofeedback avec sonde vaginale ou électrodes de surface sont proposés. L’enseignement et l’évaluation d’une bonne technique de défécation sont également très importants. Si les fuites sont accompagnées d’une descente de l’urètre ou de la vessie, un pessaire ou l’utilisation d’un tampon lors de l’activité sportive peuvent être proposés et faire l’objet de discussions avec la physiothérapeute et votre médecin. Bien entendu, une bonne technique de course est essentielle pour diminuer les stress mécaniques sur le plancher pelvien et la vessie. Nous pouvons vous aider à mieux courir par une évaluation en clinique de votre patron de course. Notre objectif premier est que nos clientes puissent poursuivre leurs activités sportives en toute quiétude!