Le torticolis chez les bébés

Si votre bébé montre des signes de torticolis, c’est important de consulter le plus tôt possible en physiothérapie. Vous augmenterez ainsi ses chances de retrouver rapidement la pleine amplitude de son cou et d’éviter les complications, comme la plagiocéphalie.

De 4 à 16 % des bébés naissent avec un torticolis. Il faut savoir que celui-ci ne rentrera pas dans l’ordre avec le temps. Au contraire, c’est important de consulter un physiothérapeute dès que vous avez des doutes à ce sujet.

Une revue systématique de 2023 indique que, plus les bébés sont vus tôt en physiothérapie pour un torticolis, plus ils augmentent leurs chances de rétablissement complet tout en diminuant leur nombre de séances. Les bébés de moins d’un mois qui consultent en physiothérapie ont 98 % de chances de retrouver la mobilité complète de leur cou en moins d’un mois et demi de traitements. Quant aux bébés âgés de trois à six mois, ils ont 63 % de chances de récupérer entièrement dans les sept mois de traitements.

Les signes et conséquences du torticolis

Les médecins diagnostiquent parfois le torticolis à la naissance. Sinon, des signes peuvent apparaître dès les premières semaines de vie. Un bébé qui a un torticolis semble pris dans une position. Sa tête est constamment inclinée d’un côté et tournée du côté opposé. En d’autres mots, il regarde vers la gauche avec la tête penchée vers l’épaule droite ou vice-versa.

Un bébé qui a un torticolis pourrait également présenter une asymétrie faciale, une joue plus grosse que l’autre, un œil plus petit que l’autre, une bouche croche quand il bâille ou qu’il sourit. Lors de l’allaitement, le bébé qui refuse un des deux seins ou qui a du mal à tourner la tête pour prendre un sein pourrait souffrir d’un torticolis.

Dans 90 % des cas, le torticolis cause une plagiocéphalie (tête plate). Il peut également affecter la force du cou du bébé (p. ex. : difficulté à soutenir la tête), son développement moteur (p. ex. : roulades du dos au ventre toujours du même côté) ou l’asymétrie de ses mouvements (p. ex. : il utilise un bras plus que l’autre).

Les trois types de torticolis

  • Le torticolis positionnel ou postural : Il représente 20 % des cas. C’est la forme de torticolis la plus facile à traiter parce qu’il s’agit d’une préférence de position du bébé. L’amplitude de son cou n’est pas réduite.
  • Le torticolis congénital musculaire : Ici, c’est le raccourcissement d’un des muscles sterno-cléido-mastoïdiens (situés de chaque côté du cou) qui cause une diminution de l’amplitude du cou.
  • Le torticolis musculaire avec nodule (fibromatosis colli) : Très rare, il se distingue par la présence d’une masse bénigne dans un des muscles sterno-cléido-mastoïdiens. Ce type de torticolis doit être pris en charge par un médecin.

Les causes du torticolis

Le torticolis peut avoir différentes causes, telles que :

  • les bébés qui se présentent par le siège ou qui sont engagés dans le bassin tôt dans la grossesse;
  • les accouchements difficiles (p. ex. : utilisation de forceps ou d’une ventouse, travail long);
  • les premières grossesses (primipares);
  • les grossesses multiples;
  • les bébés de grande taille ou qui ont un poids élevé;
  • les fractures de clavicule chez le bébé;
  • les bébés de sexe masculin.

L’évaluation en physiothérapie du torticolis chez les bébés

Une évaluation clinique permettra tout d’abord de déterminer le type de torticolis (positionnel, musculaire, avec nodule). Pour ce faire, votre physiothérapeute pédiatrique :

  • remplira avec vous un questionnaire;
  • prendra des mesures objectives de l’amplitude du cou de votre bébé;
  • prendra des mesures objectives de la forme du crâne de votre bébé pour confirmer ou infirmer la présence de plagiocéphalie, de brachycéphalie ou de dolichocéphalie;
  • évaluera la force et la souplesse des muscles du cou de votre bébé;
  • évaluera le développement moteur de votre bébé pour s’assurer qu’il se développe de façon symétrique.

Les rencontres en physiothérapie auront lieu chaque semaine pour les cas plus sévères ou toutes les deux à trois semaines. Lors de ces rencontres, votre physiothérapeute pourrait, selon le type de torticolis de votre bébé, effectuer avec lui des exercices actifs, des étirements et des exercices de renforcement des muscles du cou. Il pourrait également réaliser des mobilisations douces des fascias du cou, des os du crâne ou des vertèbres du cou et du dos. L’objectif est que votre bébé retrouve la pleine amplitude de son cou et une symétrie dans ses mouvements.

Les exercices à faire à la maison

Votre physiothérapeute vous enseignera quelques habitudes à adopter. Durant les périodes d’éveil de votre bébé, il est très important de le mettre souvent sur le ventre, entre autres pour qu’il renforce les muscles de son cou. Il est également recommandé de lui donner une pleine liberté de mouvement, en le laissant le moins longtemps possible dans sa coquille, sa balançoire ou sa chaise vibrante. Puis, quand il est sur le dos, veillez à disposer ses jouets sur les côtés pour y attirer son regard et développer la mobilité de son cou.

Votre physiothérapeute vous enseignera aussi quelques exercices d’étirement, de renforcement et de stimulation. C’est votre assiduité à faire ces exercices à la maison tous les jours qui permettra à votre bébé de se rétablir rapidement!

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Chez Physiothérapie SN+, nos experts pour le torticolis sont Amélie Simoneau, Pht et Alison Jolin, Pht. N’hésitez pas à communiquer avec elles, et ce, même sans prescription médicale.